Le piano à voile – La musique qui va droit au cœur

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Avant même de prendre place à bord du célèbre autobus jaune, les spectateurs sentent la magie commencer à opérer. C’est qu’Ubus Théâtre, que le Périscope accueille pour une troisième année consécutive, a cette réputation, méritée, de faire vivre l’enchantement.

Quand tu étais petite, tu m’as dit : « Écoute papa, le vent il chante lui aussi… » Et je t’ai répondu : « Oui, même quand il est en colère! » Ta mère et moi, nous étions comme le vent…– Extrait du Piano à voile

Un homme mal en point est amené à l’hôpital où travaille Éva. Délirant, il confond l’infirmière avec sa fille du même nom. Les souvenirs de l’homme défilent : autrefois pianiste célébré, Louis L’Oiseau adorait sa fille et aurait tout fait pour elle. Se sentant exclue, malheureuse, sa femme décide d’enlever l’enfant. Le père ne la reverra plus jamais. Il s’enferme longtemps dans le silence avant de renouer, un jour, avec cette musique qui fait rêver et donne des ailes.

Les histoires que réalise Ubus Théâtre se veulent simples et visent en plein cœur. Il faut d’ailleurs être franchement insensible pour ne pas s’émouvoir de ce conte-ci. Mais si l’histoire est simple, le travail effectué en amont pour qu’elle prenne vie s’avère, lui, complexe. Agnès Zacharie a entrepris l’écriture du texte en 2015, et le travail technique a, dit-elle, « commencé peu après ».

Notons que chaque spectacle d’Ubus Théâtre emploie des moyens différents, un langage scénique développé autour de ce qui est raconté. On pense aux images d’archives illustrant les souvenirs d’une miraculée de la Seconde Guerre mondiale dans Caminando & Avlando, par exemple.Ici, la musique composée par Philippe Bachmann (directeur de La Comète – Scène nationale de Châlons-en-Champagne, qui coproduit le spectacle) est au cœur de l’histoire, mais aussi les environnements sonores de Pascal Robitaille, qui co-créent les différents espaces – l’hôpital, la gare, les environs de l’arbre à musique… – et qui investissent celui de l’autobus.

Ce mariage entre le piano et les ambiances sonores illustre ce que dit monsieur L’Oiseau à sa petite Éva : la musique, elle est dans tout.Un plateau tournant, un miroir sans tain, des marionnettes et des objets miniatures, en plus de courts films d’animation et du théâtre d’ombres, animent le conte autour des interprètes, dont la passion fait vivre le tout, Agnès Zacharie et Éric Leblanc.

Soulignons l’ingéniosité des artisans, notamment Henri-Louis Chalem, qui a fabriqué lui-même certains des dispositifs d’éclairage, et Hugues Bernatchez, qui a réalisé le décor. « Plus c’est compliqué, plus il aime ça! » dit d’ailleurs Henri-Louis Chalem à propos de Bernatchez.Avec Agnès Zacharie, c’est Amélie Bergeron qui signe la mise en scène, absolument magique.

Le Piano à voile se déplacera dès la fin mai à Tadoussac, là où Ubus Théâtre est né. À Québec, il reste quelques places pour la représentation du 29 avril; de nouvelles supplémentaires auront lieu les 2 et 3 mai.

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